Alternaria dans les plantes de cannabis

Qu’est-ce que l’Alternaria ?

Alternaria est un genre de champignons de la famille des ascomycètes. Les espèces du genre Alternaria sont connues pour être des agents pathogènes majeurs des plantes, responsables d’au moins 20% de tous les cas de détérioration des produits agricoles, et sont également des allergènes communs chez l’homme, associés au rhume des foins, à l’asthme, aux problèmes de peau et provoquant des infections opportunistes chez les personnes immunodéprimées.

Il existe 299 espèces du genre Alternaria, qui sont omniprésentes dans l’environnement et font partie intégrante de la flore fongique, car elles sont des agents courants de la pourriture et du pourrissement. Les spicules sont véhiculés par l’air et peuvent également être trouvés dans l’eau, le sol, sur des objets et à l’intérieur.

Il est connu que les espèces du genre Alternaria sont souvent des producteurs prolifiques de diverses toxines.Les effets exacts de ces composés sur les plantes et les animaux ne sont pas encore clairs, bien que, comme nous l’avons déjà mentionné, on estime qu’au moins 20% des pertes agricoles sont causées par l’Alternaria, et dans certains cas, ce chiffre peut atteindre 80%. Ces statistiques montrent clairement qu’il s’agit sans aucun doute d’un problème grave pour les agriculteurs et les cultivateurs ; cependant, toutes les espèces d’Alternaria ne sont pas des parasites ou des agents pathogènes et, au contraire, des études ont montré qu’elles peuvent être très utiles comme agents de contrôle biologique dans la lutte contre les espèces végétales envahissantes.

Croissance et reproduction d’Alternaria

Le pic de développement mycélien de l’Alternaria se produit généralement à des températures avoisinant les 10°C. 27 ºC. À 19-23 ºC le champignon commence à produire des spores à partir de dix jours après l’infection, qui sont ensuite dispersées par le vent et la pluie. Les spores se déposent généralement sur les parties inférieures de la plante, où l’infection commence en 12 heures, lorsque les spores germent et pénètrent dans l’épiderme de la feuille.

Comme la plupart des champignons, l’Alternaria a besoin d’une forte humidité pour se développer et se reproduire, mais les conditions les plus favorables à son développement se produisent lorsque l’humidité et la sécheresse alternent. Pour lutter contre cet agent pathogène, il faut donc veiller à inspecter quotidiennement les plantes pendant les périodes de pluie ou en cas de forte rosée matinale et, si nécessaire, appliquer un fongicide préventif tel qu’Aptus Fungone.

Symptômes et dommages causés par l’Alternaria

Le champignon lui-même n’est pas visible à l’œil nu, de sorte que la seule façon de détecter sa présence dans une culture est d’observer les dommages qu’il cause sur les feuilles (ou les tiges) des plantes de cannabis.

L’Alternaria provoque des nécroses foliaires, caractérisées par des taches sèches de couleur brune, grise ou noire sur les feuilles des plantes. Ces taches, qui peuvent mesurer jusqu’à 2 cm de diamètre, peuvent présenter des marques circulaires concentriques alternativement claires et foncées, formant des « anneaux » dans les feuilles, avec un bord jaunâtre (chlorose). Dans certains cas, ces taches s’effritent et se désintègrent, laissant un trou dans la feuille.

Habituellement, la croissance de ces taches est limitée par les nerfs plus épais des feuilles, bien qu’elles puissent se joindre pour former des zones infectées beaucoup plus grandes. Dans ce cas, la perte de feuilles (défoliation) est plus importante et, dans les cas graves, peut entraîner la mort de la plante de cannabis.

Bien que l’Alternaria se développe généralement sur les feuilles, comme décrit ci-dessus, elle infecte aussi fréquemment les tiges des jeunes plants, produisant des taches gris-brun (généralement à la base de la tige, là où elle touche le sol) qui provoquent une pourriture, qui tue souvent la plante hôte. Les taches sur les tiges peuvent également présenter des cercles concentriques, mais dans une moindre mesure que sur les feuilles. À l’intérieur des taches, on peut observer des points noirs – ceux-ci sont appelés conidiophores et sont responsables de la reproduction du champignon (formation de spores). Parfois, comme sur les tomates ou les pommes de terre, il s’attaque aussi aux fruits, sur lesquels il forme des taches noires, rondes ou ovales, et gâche la récolte.

Les plantes en mauvaise santé sont plus susceptibles d’être infectées par l’Alternaria, par exemple celles qui sont infestées de nématodes, celles qui présentent des carences en azote ou en potassium – causées par un sol pauvre ou une mauvaise application d’engrais – ou celles dont le sol est gorgé d’eau sont beaucoup plus à risque.

Prévention et éradication de l’Alternaria

En tenant compte des mois où l’activité fongique est maximale (mars, avril et mai avec une deuxième période en septembre et octobre), un programme de prévention de l’alternariose peut être planifié. Comme toujours, il est important d’avoir une bonne hygiène – tout aussi importante pour la culture en extérieur qu’en intérieur – et d’éliminer les résidus de plantes en décomposition. Pour éliminer les résidus de plantes infectées, le brûlage est la meilleure option, mais toujours en prenant les précautions nécessaires. Une ventilation adéquate des plantes et l’évitement de l’engorgement par l’eau contribueront également à tenir ce champignon à distance.

Pour une approche préventive de l’alternariose respectueuse de l’environnement, pulvérisez les plantes avec des fongicides naturels comme la prêle (Equisetum arvense), le savon de potassium comme Oleatbio ou le très recommandé Propolix tous les 10-15 jours (idéalement en alternant les produits à chaque application).

Si l’on opte pour une prophylaxie chimique, des fongicides à large spectre comme le Maneb ou le Mancozeb sont couramment utilisés à cette fin. D’autres fongicides chimiques efficaces contre l’alternariose sont le zinèbe, le chlorothalonil ou les fongicides à base de cuivre (hydroxyde de cuivre, oxyde de cuivre, zinèbe + oxychlorure de cuivre, « bouillie bordelaise »).

Comme toujours, nous recommandons l’utilisation responsable de produits chimiques uniquement en dernier recours, lorsqu’aucune autre mesure ne fonctionne, et toujours en respectant toutes les instructions de sécurité et les précautions d’emploi figurant sur l’étiquette.

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