12/02/2023
Articles
Études
Santé

Ton système endocannabinoïde est-il en équilibre ?

L’équilibre est un facteur crucial pour notre santé physique et mentale. Ton système endocannabinoïde est-il en équilibre ?

Beaucoup d’entre nous savent à quel point l’équilibre est important dans notre vie quotidienne. L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est un facteur crucial pour notre santé physique et mentale. Les nutritionnistes ont montré qu’un équilibre entre les acides gras oméga-6 (qui sont généralement, mais pas toujours, pro-inflammatoires et donc considérés comme les « méchants ») et les acides gras oméga-3 (les « bons ») peut avoir divers effets sur la santé. Par exemple, le remplacement des aliments transformés riches en oméga-6 (par exemple, les frites, les chips et les pâtisseries) par des substituts sains riches en oméga-3 (par exemple, le steak de saumon, les sardines et les légumes à feuilles fraîches) améliore la santé cardiovasculaire, cérébrale et métabolique. Une analogie similaire peut être utilisée pour parler des endocannabinoïdes et de l’équilibre endocannabinoïde.

Qu’est-ce que le système endocannabinoïde ?

Le système endocannabinoïde est constitué d’un groupe de lipides spécialisés, de leurs récepteurs et des enzymes qui les produisent et les décomposent. On sait que les endocannabinoïdes modulent et influencent divers systèmes physiologiques par des effets directs et indirects, notamment l’appétit, la douleur, l’inflammation, la thermorégulation, la pression intraoculaire, les sensations, le contrôle musculaire, l’équilibre énergétique, le métabolisme, la santé du sommeil, les réactions au stress, la motivation/récompense, l’humeur et la mémoire.

Que sont les récepteurs cannabinoïdes ?

Les récepteurs cannabinoïdes constituent une classe importante de récepteurs de la membrane cellulaire, également appelés serpentins. Les récepteurs sont un peu comme des « serrures », et les composés ligands qui s’y lient sont un peu comme des « clés » dans un système de clés. Ils comportent environ sept sections qui traversent la membrane cellulaire externe. Les récepteurs cannabinoïdes sont également couplés à des protéines G. Une grande partie de la « magie » de la transduction du signal a lieu lorsqu’une molécule ou un composé se lie à la partie externe de ces récepteurs. Les trois principaux ligands qui se lient aux récepteurs cannabinoïdes sont tous lipophiles (composés gras ou « aimant les graisses ») et comprennent les endocannabinoïdes (synthétisés dans l’organisme), les phytocannabinoïdes (substances végétales, provenant par exemple du cannabis) et les cannabinoïdes de synthèse.

Les récepteurs cannabinoïdes sont ensuite divisés en deux sous-types principaux appelés CB1 et CB2. Bien qu’ils présentent certaines similitudes, ils se distinguent principalement par le tissu ou le système organique auquel ils sont associés dans l’organisme. Le CB1 se trouve principalement dans le cerveau, mais aussi dans les poumons, les reins, le foie, la graisse, le cœur, les muscles et les os. Les récepteurs CB1 sont principalement associés aux aspects psychoactifs et euphoriques du THC. Les récepteurs CB2, quant à eux, se trouvent principalement dans le système immunitaire et les cellules sanguines, et en moindre densité également dans le système nerveux, le foie, les intestins, les muscles et les os.

Comment les récepteurs cannabinoïdes contribuent-ils à l’équilibre du système endocannabinoïde ?

Le tonus/équilibre endocannabinoïde est la contribution relative de l’activité CB1 par rapport à l’activité CB2 à un moment donné. Les recherches s’accumulent et montrent que la dominance de CB1 est associée à une perception accrue du stress, de l’anxiété et de la paranoïa, à une augmentation de l’appétit et à une réduction des nausées/vomissements et de la douleur, ainsi qu’à une meilleure surveillance immunitaire, cette dernière ayant été démontrée dans certains modèles de cancer. En revanche, la dominance de CB2 est associée à une réduction de l’inflammation et des lésions tissulaires, ainsi qu’à des améliorations de la santé métabolique, de la signalisation et de la sensibilité à l’insuline, de la satiété et de l’équilibre énergétique.

Le système endocannabinoïde et la connexion neuronale

Sur la base de ces informations, certains scientifiques se concentrent sur des bloqueurs CB1 spécifiques qui pourraient améliorer bon nombre des symptômes du syndrome métabolique. Le syndrome métabolique est un ensemble de facteurs de risque qui augmentent le risque de maladie cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de diabète. Il s’agit notamment d’une pression artérielle élevée, d’une glycémie élevée, d’un excès de graisse corporelle autour de la taille et de taux de cholestérol anormaux. Certaines recherches dans ce domaine ont déjà montré que l’inhibition périphérique de CB1 abaisse la pression artérielle et la glycémie et améliore les taux de cholestérol, tout en entraînant la dégradation de la graisse viscérale, ce qui réduit le risque de maladie cardiovasculaire et de diabète de type II.

À quoi ressemble un système endocannabinoïde équilibré ?

De récentes découvertes biochimiques et comportementales montrent que l’activation « optimale » des récepteurs CB1 chez les rongeurs produit des changements neurochimiques de type antidépresseur et des effets comportementaux compatibles avec un effet antidépresseur/antistressant. Ces résultats soulignent l’importance d’un système endocannabinoïde équilibré.

On sait que le système endocannabinoïde contrôle la prolifération, la différenciation, la survie et l’immunocompétence du système organique souvent négligé qu’est la peau (c’est-à-dire les cellules de la peau et les poils). Cibler l’équilibre endocannabinoïde pour normaliser la croissance indésirable des cellules de la peau et l’inflammation cutanée pourrait s’avérer utile dans un certain nombre de maladies cutanées humaines (psoriasis, eczéma, acné, dermatite, sclérose systémique, etc.)

Notre premier exemple de comparaison entre l’équilibre oméga-6/oméga-3 des acides gras polyinsaturés essentiels (AGPI) et le tonus endocannabinoïde CB1 : CB2 est encore plus approprié, car il a été démontré que l’apport alimentaire en PUFA influence les niveaux d’anandamide et de 2-AG (les deux principaux endocannabinoïdes chez l’homme). Par conséquent, l’équilibre entre les AGPI oméga-6 et oméga-3 est un facteur d’influence important dans l’activation et la suppression de la signalisation cannabinoïde dans les cellules.

Pour illustrer ce point, Hutchins-Weise et al. ont publié les résultats d’un modèle d’atrophie chez les rongeurs pendant l’immobilisation et l’usure en combinaison avec une supplémentation en huile de poisson. L’augmentation de la teneur en oméga-3 de la consommation d’huile de poisson a entraîné des changements significatifs dans le système endocannabinoïde des souris (augmentation des récepteurs CB2 mais diminution de l’activité du 2-AG et du CB1) en sensibilisant le muscle pour contrecarrer les effets de l’immobilisation et de la suspension des pattes arrière.

Que se passe-t-il lorsque le système endocannabinoïde est déséquilibré ?

Système immunitaire déséquilibré en raison d'un système endocannabinoïde déséquilibré

N’oubliez pas que l' »équilibre » est la clé, car la recherche a montré que si l’on se concentre trop sur l’inhibition de CB1, cela peut entraîner une baisse de la fertilité et un risque accru de dépression, de sautes d’humeur et de suppression immunitaire. Une signalisation CB1 excessive a été liée à une psychoactivité accrue, à l’inflammation systémique, au risque cardiovasculaire, au diabète et à l’obésité. En revanche, l’activation excessive et la dominance de CB2 pourraient entraîner une diminution de la fonction immunitaire et de la cicatrisation.

Articles connexes :

Published by Sakul

12/02/2023

Post a comment

Login
OR
Register
to make a comment