Zurich va commencer à tester la consommation de marijuana à des fins récréatives cette année

La Suisse va finalement procéder à un essai pilote longtemps attendu, portant sur l’usage récréatif de la marijuana.

Cela a été rendu possible par des changements législatifs l’année dernière. Les villes suisses peuvent désormais créer leur propre marché de la marijuana, et qui plus est mener leurs propres études sur l’impact sur les citoyens et le comportement des utilisateurs.

Le projet, baptisé Züri Can, débutera à l’automne 2022 et permettra de tester des produits à base de cannabis présentant des taux variables de THC et de CBD. Afin de garantir des normes de qualité, les producteurs doivent être autorisés par l’Office fédéral de la santé publique. La clinique psychiatrique de l’Université de Zurich a pris en charge la supervision de l’expérience.

L’expérience suisse sera suivie de près dans le monde entier. Elle est également le résultat d’un revirement très rapide de l’opinion publique et de la législation, de sorte qu’elle suit la réforme nord-américaine d’environ sept ans. En 2008, près de deux tiers des électeurs suisses se sont opposés à la dépénalisation de la marijuana pour usage personnel.

Les aspects positifs (et négatifs) de l’expérience

Actuellement, le débat public sur l’usage récréatif est négatif dans toute la région DACH (Allemagne, Autriche et Suisse) et, par conséquent, dans l’ensemble de l’Europe. C’est pourquoi tout effort fédéral visant à réglementer l’usage récréatif dans ces pays peut être considéré comme un succès.

D’un autre côté, le projet de l’expérience suisse sent un peu la stigmatisation persistante de la marijuana. Il suffit de savoir que des psychiatres supervisent l’expérience. De plus, seuls les utilisateurs « expérimentés » sont autorisés à participer à l’étude. La définition exacte d’un utilisateur « expérimenté » sera révélée par des tests capillaires. Un participant potentiel doit prouver qu’il a fumé tellement de marijuana qu’elle a laissé des traces dans tout le corps, et pas seulement dans l’urine ou le sang.

Cependant, l’objectif de l’étude est clair :

• comprendre la dynamique du marché juridique
• trouver comment le mettre en place pour supprimer le marché illégal en même temps.

Dans quatre ans, donc, un marché légalisé au niveau fédéral pourrait passer du stade de simple test. Cela créerait le deuxième plus grand marché d’Europe, après les Pays-Bas., bien que les chiffres officiels indiquent (pour des raisons évidentes) qu’il n’y a que 200 000 consommateurs réguliers de cannabis en Suisse.

En plus de Zurich, l’expérience devrait se dérouler dans les autres grandes villes que sont Bâle, Berne, Bienne et Genève.

Quand il s’agit de marijuana pour la Suisse, seuls les produits biologiques et locaux

Un autre point faible de l’étude prévue, qui pourrait changer complètement la façon dont la marijuana est cultivée en Europe (y compris à des fins médicales), est que la marijuana doit être cultivée en Suisse et être de qualité biologique pour être utilisée dans le cadre de l’expérience. Cela signifie que les Suisses pourraient créer un précédent pour toute l’Europe, voire pour l’ensemble de l’industrie de la culture.

Les règles relatives à la culture de la marijuana à des fins médicales et récréatives ont fait l’objet de vifs débats. On se demande si la marijuana cultivée en intérieur conformément aux bonnes pratiques agricoles pour la culture du cannabis à des fins médicales (GACP) pourrait être certifiée conforme aux bonnes pratiques de fabrication de l’UE dans le processus de traitement, d’extraction et d’emballage. L’exigence suisse en matière de qualité biologique commence à apporter des éclaircissements sur la manière dont l’ensemble du processus doit être géré. Elle pourrait devenir une norme régionale pour toutes les récoltes de l’UE. Un débat similaire s’est engagé au Portugal et en Espagne en réponse aux importations de marijuana médicale en provenance d’Allemagne.

Si ce système réglementaire devait voir le jour, il ouvrirait la voie à une certification conjointe de la marijuana médicale et de la marijuana récréative. Cela réduirait considérablement le prix du cannabis médical ainsi que son empreinte carbone.

D’une certaine manière, les Suisses pourraient donc redéfinir le secteur bien au-delà de leurs frontières à l’avenir.

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Article source : softsecrets